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Tabac, alcool, cannabis: les ados sont de moins en moins accro
information fournie par AFP 17/09/2025 à 07:26

Tabac, alcool, cannabis: les ados sont de moins en moins accro ( AFP / Fred TANNEAU )

Tabac, alcool, cannabis: les ados sont de moins en moins accro ( AFP / Fred TANNEAU )

Un seul shot en 12 jours, bu "par politesse": le bilan des vacances à Malte entre amis de Martin, 18 ans, pour la fin du lycée, semble représentatif de la consommation de plus en plus d'adolescents français. Sans drogues, ni tabac, et presque sans alcool.

Seuls 20% des Français de 16 ans déclaraient en 2024 avoir déjà consommé du tabac et 8,4% du cannabis, selon une étude européenne sur la consommation des jeunes, relayée début septembre par l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Par rapport à 2015, on trouve cinq fois moins de fumeurs quotidiens et trois fois moins de jeunes ayant expérimenté le cannabis ( AFP / ALAIN JOCARD )

Par rapport à 2015, on trouve cinq fois moins de fumeurs quotidiens et trois fois moins de jeunes ayant expérimenté le cannabis ( AFP / ALAIN JOCARD )

Par rapport à 2015, on trouve ainsi cinq fois moins de fumeurs quotidiens et trois fois moins de jeunes ayant expérimenté le cannabis, pointe l'étude.

Si Martin n'a jamais touché à une cigarette, il a déjà "testé" l'alcool et le cannabis, à la fin du collège. "Les premières fois où tu consommes, c'est soit sous la pression sociale, soit pour faire le grand", estime l'étudiant tout juste entré en première année de droit à Paris.

Depuis le lycée, il prône cependant la sobriété, avec pour motifs sa foi chrétienne, sa pratique sportive ou encore tout simplement sa capacité à s'amuser avec ses amis sans recours à une substance psychoactive.

Cela semble aller dans le sens d'une tendance générale, celle d'"une prise de conscience dans la société (...) des effets délétères de ces comportements", juge Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives.

Une vaste enquête menée en 2022 par l'OFDT sur 23.000 Français de 17 ans pointait déjà une tendance à la baisse de leur consommation de substances psychoactives, démontrant selon le médecin de santé publique que "la bataille de la dénormalisation" est en passe d'être gagnée.

- "Super cher" -

Au premier plan, le tabac: Charlotte, 16 ans, boit de temps en temps en soirée ou en boîte, mais pas question de "tomber" dans "la dépendance à la nicotine".

Sa mère, elle-même fumeuse, le lui a d'ailleurs interdit. "Elle y est tombée hyper jeune et maintenant, c'est vraiment une addiction", déplore la lycéenne scolarisée en banlieue toulousaine, soulignant que "ça coûte super cher".

Et en effet, l'augmentation constante du prix, le paquet neutre, l'interdiction de vente aux mineurs, constituent un "arsenal de régulation" pouvant expliquer que la consommation de tabac ne soit "plus populaire chez les jeunes", entraînant avec elle celle du cannabis, autre "produit à fumer", selon M. Prisse.

Une autre explication à cette évolution pourrait être la "dégradation de la santé mentale" observée chez les jeunes, entraînant un "repli sur soi", à l'âge où la consommation est liée à une "conformité sociale du groupe", selon le médecin.

Parmi les amis de Ruben, 17 ans, par exemple, on sort assez peu. Ce lycéen de Toulouse n'a jamais essayé ni tabac, ni cannabis, ni cigarette électronique, pour lesquels il n'a "pas tellement de curiosité". En revanche, il se voit consommer de l'alcool "plus tard", quand il aura "plus d'occasions d'en boire".

Car l'alcool reste central dans la socialisation des adolescents. Sept sur dix l'avaient déjà essayé en 2024, selon l'étude européenne relayée par l'OFDT, avec une fréquence notable d'"alcoolisations ponctuelles importantes" (binge drinking), soit au moins cinq verres d'alcool lors d'une même occasion.

"Être bourrée, ça me fait un peu peur, parce que j'ai des copines qui ont déjà été pas très bien, au point de devoir appeler l'hôpital", raconte Clara (prénom modifié), 15 ans.

Dans les soirées de cette élève de seconde scolarisée à Saint-Mandé (Val-de-Marne), "il y a de l'alcool" et certains jeunes de son âge "ne savent pas vraiment leurs limites".

- Industriels "très inventifs" -

Tout n'est donc pas encore gagné et "il faut rester prudent", estime Nicolas Prisse.

"Les industriels -ou d'ailleurs parfois les groupes criminels, quand il s'agit de stupéfiants et de produits interdits- sont très inventifs en termes de tendances et de propositions d'offres sur le marché", ajoute-t-il.

Les "puffs", cigarettes électroniques jetables, en sont un bon exemple. Interdites à la vente depuis février en France mais qui continuent d'être vendues notamment dans les petites épiceries, elles restent une tendance bien réelle chez les adolescents, comme en témoignent les jeunes interrogés par l'AFP.

"C'est aux fruits, ça sent bon", contrairement aux cigarettes, explique Clara. "Ca a pas l'air très dangereux", estime la lycéenne, pourtant consciente de leur nocivité.

2 commentaires

  • 10:28

    Je le pense aussi, c'est presque inespéré et bon à entendre !


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